J’ai perdu 25 kilos avec le régime XYZ ! Je ne me suis jamais senti aussi bien! Nous avons toutes entendu ces propos une fois ou l’autre dans nos vies. Sur le coup, on a vraiment l’impression d’un accomplissement réel et d’un changement durable chez la personne concernée. Et pourtant, un ans, deux ans ou cinq ans plus tard, tous les kilos perdus ont été repris, souvent avec une prime! Pourquoi? Dans cet article on vous explique pourquoi les régimes rapides ne fonctionnent pas.
Les régimes rapides sont souvent trop sévères
Vous ne pouvez pas vous priver toute votre vie. Imaginez-vous un futur constitué d’un éternel manque, d’une vie passée à avoir faim et à souffrir ? Maigrir doit être un moyen d’être mieux afin de davantage profiter de la vie et non pas une fin en soi. Un jour ou l’autre – et souvent plus vite qu’on le croit a priori – on lâche prise. Un événement dans notre vie nous enlève la force de lutter contre nos penchants naturels et on craque. On reprend le poids perdu non pas parce qu’on est lâche et qu’on manque de volonté, mais plutôt parce qu’on est humain et qu’un humain n’est pas une machine. On cherche le plaisir et manger constitue un plaisir. On craque parce que le régime nous enlevait tout plaisir non seulement dans le fait de manger, mais également dans notre vie en général puisque on passait beaucoup de temps à penser à manger. Ou plutôt, à penser à s’empêcher de manger. Nous ne sommes pas des automates.
Le corps résiste aux restrictions
Pourtant, on aimerait voir le corps comme une sorte de robot. Plusieurs diètes, notamment celles basées sur l’apport calorique, décrivent notre organisme comme s’il s’agissait d’une sorte de voiture, qui doit recevoir le bon carburant et assez bouger pour brûler tout celui-ci. C’est faux. Le corps, tout comme l’esprit, est au moins partiellement déterminé par son passé. Tout comme un enfant ayant subi des violations en gardera des traces dans sa vie adulte, le corps que l’on prive s’en souviendra par la suite. Il s’agit d’un processus tout à fait normal ayant permis à l’humain de survivre aux famines dans le passé. Quand le corps est affamé, il souffre, et il enregistre une information quant à cette souffrance et il s’habitue à fonctionner avec moins. Quand les bons jours reviennent, il stocke plus facilement les graisses en prévision d’une prochaine disette. Voilà pourquoi une personne qui affame son corps reprend extrêmement les kilos perdus dès qu’elle remange le moins du monde normalement. Et plus on expérimente avec les régimes, plus le corps aura tendance à stocker en prévision d’un prochain régime. Il s’agit d’un cercle vicieux extrêmement difficile à rompre. Ainsi, quand vous faites un régime, non seulement êtes-vous trop sévère envers votre corps, mais en plus vous hypothéquez vos chances futures de réussite en le rendant trop prévoyant et en l’incitant à faire ses provisions.
Les régimes rapides
Les portions diffèrent d’un individu à un autre
Les régimes rapides qui calculent l’apport calorique sont à la fois un succès financier certain pour ceux qui les proposent et un retentissant échec pour ceux qui les essaient. On offre une foule de calculateurs de calories, d’indications sur les portions, de repas complexes incluant des shakers et autres babioles inutiles. La vérité, c’est qu’en plus d’être trop sévère et de faire face à un corps qui résiste aux restrictions, ces régimes ne tiennent pas compte des spécificités de chaque individu. En effet, nous sommes tous différents. Deux personnes d’une même taille peuvent avoir un poids santé tout à fait inégal à cause de la grosseur des os et des organes internes. De même, chaque individu dépense les calories à un rythme qui lui est propre. On ne peut donc pas établir une charte et déclarer que vous devriez prendre une portion de « 115 g. » de ceci ou « 55 g. » de cela. C’est impossible. C’est complexe et ça ne fonctionne pas.
Les interdits dans les régimes rapides mènent à la surconsommation
« Ne touche pas! » Y a-t-il une meilleure façon d’inciter un enfant précisément à toucher ? De la même manière, se priver exagérément ou complètement d’un aliment constitue la meilleure façon d’entraîner des excès dès qu’on se laisse tenter. L’aliment devient tabou, interdit, et le morceau de biscuit qu’on décide de se permettre dans un moment de faiblesse devient un biscuit, puis deux, puis dix, puis le sac au complet. Puisqu’il est impossible de se priver toute une vie, il convient donc d’adopter une approche plus modérée consistant à s’interdire certains aliments la plupart du temps mais à se permettre des exceptions assez fréquentes pour ne pas faire de l’aliment un tabou incitant par la suite une surconsommation. Le régime est cette poêle remplie d’huile sur le feu et qu’on demande à l’enfant de ne pas toucher…
L’aspect émotionnel
Les régimes rapides et les diètes miracles ne fonctionnent pas parce qu’ils ignorent l’aspect émotionnel relié à l’alimentation. Beaucoup de personnes ayant un surplus de poids trouvent dans leur nourriture un apaisant naturel, un relaxant leur permettant d’éviter certains problèmes reliées à leur vie émotionnelle. C’est le cas de la plupart des boulimiques, des anorexiques, et de tous ceux qui souffrent d’un trouble de l’alimentation en général. Parallèlement à tout changement dans son alimentation, il est donc indispensable de faire le point sur sa vie affective et d’essayer de voir si on ne mange pas parfois pour les mauvaises raisons. On peut avoir du plaisir en mangeant, mais tout est une question d’équilibre: le plaisir ne doit pas primer sur la santé!
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